ArsVitae@art-therapie@Frederic-Peire de signer son travail. Bien souvent elle faisait un gribouilla indéchiffrable, ou parfois me demandait d'écrire son nom. Cette fin d'après midi, je lui suggère à nouveau de marquer son nom sur son travail. Devant son hésitation, je demande à sa voisine Colette, que je sais volontiers prévenante, de l'aider. Celle ci lui demande son prénom, Yamina répond, et tout en s'exécutant Colette, qui est de Tunis, lui demande d'où elle est. Alors Madame Yamina B. lui raconte qu'enfant unique à Oran, son père lui aura interdit d'aller à l'école et de s'instruire. Aussi à son grand regret elle n'aura jamais appris à lire et à écrire, et termine par ce constat sur elle même : " voilà pourquoi je suis restée bête". Cette dernière phrase, bien évidemment sans fondement, reflète bien la difficulté culturelle des femmes qui, faute d’accès au savoir, se sont vues empêchées d'évoluer et de s'épanouir alors même qu'elles en avaient les capacités.