Madame D. du haut de ses 102 ans ne savait trop que dessiner. Je lui soumis l'idée de dessiner un chemin; une route avec un personnage cheminant. Elle transforma rapidement le chemin en une allée bordée d'arbres. Ensuite trouvant cela trop désolé, elle rajouta des maisons derrière le rideau de feuillage. Par taquinerie, comme elle me demandait ce qu'elle pourrait bien faire pour agrémenter son dessin, je lui dis qu'elle pourrait dessiner sur le chemin une charrette et un petit âne gris. "Et puis quoi encore" me répondit elle.

ArsVitae@art-therapie@Frederic-Peire

Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu'elle avait pris la boutade au sérieux, et avait commencé à dessiner une forme de landau à l'ancienne. Je l'aidais un peu après pour la nounou. Trouvant que cela était toujours un peu vide, à une autre séance elle fit les bancs le long de la promenade, pour finir par un petit bassin comme il y en a aux Tuileries ou au Luxembourg. Voici donc d'une simple diagonale la peinture d'une femme de cent deux ans.